×

Nous utilisons des cookies pour rendre LingQ meilleur. En visitant le site vous acceptez nos Politique des cookies.


image

Introduction to French Poetry, Paul Verlaine (1844-1896) : En sourdine

Paul Verlaine (1844-1896) : En sourdine

Calmes dans le demi-jour Que les branches hautes font, Pénétrons bien notre amour De ce silence profond.

Fondons nos âmes, nos cœurs Et nos sens extasiés, Parmi les vagues langueurs Des pins et des arbousiers.

Ferme tes yeux à demi, Croise tes bras sur ton sein, Et de ton cœur endormi Chasse à jamais tout dessein.

Laissons-nous persuader Au souffle berceur et doux Qui vient à tes pieds rider Les ondes de gazon roux.

Et quand, solennel, le soir Des chênes noirs tombera, Voix de notre désespoir, Le rossignol chantera.

Paul Verlaine (1844-1896) : En sourdine Paul Verlaine (1844-1896): En sourdine

Calmes dans le demi-jour Que les branches hautes font, Pénétrons bien notre amour De ce silence profond. Calm in the half-light That the high branches make, Let us well penetrate our love Of this deep silence.

Fondons nos âmes, nos cœurs Et nos sens extasiés, Parmi les vagues langueurs Des pins et des arbousiers. Let's melt our souls, our hearts and our ecstatic senses, Among the vague languors Of pines and arbutus trees. Давайте растопим наши души, наши сердца и наши экстатические чувства, Среди смутных языков сосны и арбута.

Ferme tes yeux à demi, Croise tes bras sur ton sein, Et de ton cœur endormi Chasse à jamais tout dessein. Half close your eyes, cross your arms over your bosom, And from your sleeping heart Chase away all thoughts forever.

Laissons-nous persuader Au souffle berceur et doux Qui vient à tes pieds rider Les ondes de gazon roux. Let us be persuaded By the soft, lulling breath That comes to your feet to ripple The waves of reddish grass. Пусть нас убедит нежное, убаюкивающее дыхание, которое доносится до ваших ног и колышет волны красноватой травы.

Et quand, solennel, le soir Des chênes noirs tombera, Voix de notre désespoir, Le rossignol chantera. And when, solemn, the evening Of black oaks falls, Voice of our despair, The nightingale will sing.