Journal en français facile 26/04/2021 20h00 GMT
Vous écoutez RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Mehdi Meddeb, bonsoir Mehdi.
Mehdi Meddeb : Bonsoir Romain, bonsoir à tous
RA : À la Une ce soir : l'Italie présente son plan de relance face à la crise économique du coronavirus. Il s'élève à plus de 222 milliards d'euros et est principalement financé par l'Union européenne.
MM : L'Europe qui pourra prochainement accueillir des touristes américains. C'est la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen qui l'annonce. Une condition cependant : être vacciné contre le Covid-19.
RA : Dans cette édition également, en Iran, des propos du chef de la diplomatie qui font scandale.
MM : Et puis, la cérémonie des Oscars du cinéma. Gros plan sur le film sud-africain La sagesse de la pieuvre qui a remporté l'Oscar du meilleur documentaire.
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MM : L'Italie se déconfine partiellement.
RA : Déconfinement qui se traduit par la réouverture de nombreux bars, restaurants, cinémas ou encore salles de spectacle. Au total près de 140 000 établissements. En Italie où la situation sanitaire s'améliore nettement, désormais la majorité des régions sont classées en jaune, le niveau le plus bas de risque face à la pandémie. Mais l'impact économique du Covid-19 reste extrêmement fort et, face à cela, le chef du gouvernement Mario Draghi a présenté aujourd'hui devant les députés son plan de relance. Il s'élève à plus de 222 milliards d'euros, et est financé en grande partie par l'Union européenne. Le détail avec Agnieszka Kumor.
C'est un véritable « New Deal » que l'Italie est en train de lancer. Avec ce plan de 222 milliards d'euros, dont 191,5 milliards financé par l'UE, le pays joue son destin et sa crédibilité, a affirmé Mario Draghi. Il faudra d'abord réparer les dégâts économiques et sociaux causés par la pandémie. Ne pourront notamment bénéficier des fonds européens que des entreprises qui s'engageront à embaucher les femmes et les jeunes, particulièrement touchés par la crise. Puis, entamer une transition écologique à travers les transports en commun, les énergies renouvelables, l'hydrogène, mais aussi via le recyclage plus poussé des déchets plastique et textile. Il s'agit aussi de régler des faiblesses qui minent l'économie italienne depuis des décennies. Le plan vise notamment à combler le fossé entre le Nord et le Sud de la péninsule avec la rénovation d'infrastructures vieillissantes, l'Internet à haut débit et la numérisation qui devraient permettre aux entreprises et aux administrations de rattraper leur retard. Enfin, l'éducation, avec la construction de crèches et d'écoles maternelles, ainsi que la recherche devront bénéficier d'une enveloppe spécifique du plan.
MM : La situation sanitaire s'améliore en Italie. En revanche l'inquiétude grandit en Inde.
RA : Une situation « plus que déchirante » affirme ce lundi le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé. L'Inde confronté à une recrudescence des cas de Covid, à une hausse des cas de Covid, inédite en raison notamment d'un « variant indien » du virus. 350 000 nouveaux cas en une journée, c'était hier dimanche, un record mondial. Dans la capitale New Delhi, des témoins décrivent des couloirs d'hôpitaux encombrés de lits et de brancards, des familles suppliant en vain qu'on leur fournisse de l'oxygène ou une place dans un hôpital pour leurs proches. Certains meurent au seuil de l'hôpital. Le président américain Joe Biden s'est entretenu ce soir par téléphone avec le Premier ministre indien Narendra Modi : il promet le « soutien sans faille » des États-Unis.
MM : Les Américains justement qui, pour certains, pourront dans les prochains mois voyager dans l'Union européenne
RA : À une condition : être vacciné contre le Covid-19. C'est ce qu'affirme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dans une interview au New York Times. Des touristes américains en Europe, cela n'était pas arrivé depuis plus d'un an. Les précisions à New York de Carrie Nooten.
C'est une bonne nouvelle pour tous les acteurs du tourisme en Europe : à partir de cet été, tous les Américains vaccinés contre le coronavirus pourront passer librement les frontières de l'Union européenne. C'est Ursula von der Leyen qui l'a affirmé dans une interview hier soir au New York Times, sans toutefois donner de date précise. Cela se confirmera en fonction de la situation épidémiologique, mais avec 70% des adultes américains qui seront vaccinés mi-juin, l'immunité collective sera ainsi garantie aux États-Unis, et pour elle, c'est bon signe. Cet accord marque la fin de nombreuses semaines de négociation entre Bruxelles et Washington, avec une pression des diplomates des pays d'Europe du Sud, grecs en particulier. Toujours en discussion, la question du certificat de vaccination, pour montrer patte blanche à la douane. Si en Europe, la création d'un passeport vaccinal digital est en cours, rien n'a été annoncé encore côté américain. Mais dans un premier temps, il se pourrait simplement qu'un certificat papier européen soit remis aux touristes sur justificatif de leur vaccination aux États-Unis. Carrie Nooten, New York, RFI.
MM : En Iran, des propos qui font beaucoup de bruit.
RA : Les propos du chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif : il s'agit d'un enregistrement sonore diffusé par plusieurs médias étrangers dont le New York Times. On parle de fuite car ce n'est pas une déclaration officielle de Mohammad Javad Zarif. Dans cet enregistrement, il affirme notamment que son action diplomatique est largement entravée, donc réduite, par les Gardiens de la révolution, le bras armé du régime. Explications Murielle Paradon.
« Une diplomatie sacrifiée au profit des opérations des Gardiens de la Révolution ». C'est en substance ce que Mohammad Zarif dénonce dans un entretien à un journaliste iranien, dont la teneur vient d'être divulguée par la chaîne Iran International et le New York Times. Le chef de la diplomatie iranienne accuse surtout le général Soleimani, le commandant des forces d'élite iraniennes, assassiné l'an dernier par les Américains, d'avoir systématiquement entravé sa politique. En 2015, après la signature historique de l'accord sur le nucléaire, Soleimani serait allé à Moscou dans le but de détruire l'accord, la Russie n'ayant pas intérêt à ce que l'Iran renoue avec les Occidentaux. Les Gardiens de la révolution auraient aussi facilité l'envoie d'armes russes en Syrie, pour soutenir le régime. Mohammad Zarif affirme que beaucoup de choses se sont faites dans son dos. On ne sait pas qui a fait fuiter cet enregistrement qui n'était apparemment pas destiné à être publié aujourd'hui. Mais cela intervient en pleine reprise des négociations sur le nucléaire pour un retour des Américains dans l'accord. Nous sommes également à moins de deux mois de l'élection présidentielle en Iran.
RA : Également en Iran, une nouvelle condamnation pour Nazanin Zaghari-Ratcliffe. Cette travailleuse humanitaire qui possède la double nationalité iranienne et britannique, est accusée de complot dans le but de renverser la République islamique d'Iran, ce qu'elle nie farouchement. Elle a été condamnée ce lundi à un an de prison et un an d'interdiction de quitter l'Iran, alors qu'elle a fini de purger, il y a un mois seulement, une peine de cinq ans de prison. Le Premier ministre britannique Boris Johnson a dénoncé cette nouvelle condamnation et son avocat annonce qu'il fera appel.
MM : Enfin, retour sur les Oscars qui se déroulaient la nuit dernière.
RA : La grande fête du cinéma à Hollywood. À retenir le film Nomadland désigné comme le grand vainqueur avec trois récompenses dont celle de meilleur film et meilleur réalisateur. Anthony Hopkins repart avec l'Oscar du meilleur acteur pour The Father. Un film pour lequel le scénariste français Florian Zeller a également été récompensé. Tout cela dans une soirée un peu spéciale. Covid oblige, la cérémonie a eu lieu dans la gare de Los Angeles. Correspondance de Loïc Pialat.
L'actrice réalisatrice Regina King marche à travers la gare de Los Angeles, déterminée, pendant que s'affichait à l'écran le nom des stars attendues lors de la soirée. On dirait le début d'un film de braquage comme ceux de Steven Soderbergh, le producteur de ces oscars. Mais la cérémonie annoncée comme différente n'a pas évité l'ennui des précédentes. Chaque nommé a été présenté longuement et quelques discours ont eu tendance à s'éterniser. Heureusement, il y a eu l'intervention pleine de fraîcheur de la Coréenne Youn Yuh-jung qui a reçu son Oscar du meilleur second rôle des mains de Brad Pitt : « Mr Brad Pitt enfin ! Ravie de vous rencontrer ! Où étiez-vous pendant qu'on tournait notre film ? J'ai de la chance. Peut-être que c'est le sens de l'hospitalité des Américains avec les acteurs coréens. Merci à mes deux fils qui m'obligent à sortir et travailler. Voilà le résultat parce que maman travaille très dur ! » Curiosité, l'Oscar du meilleur film remis à Nomadland n'a pas été la dernière récompense de la soirée. Un honneur réservé à l'Oscar du meilleur acteur, mais l'effet est tombé à plat. Anthony Hopkins, sacré pour The Father, n'étant pas présent, la soirée s'est arrêté d'un coup sans une ultime scène de joie. Loïc Pialat, Los Angeles, RFI.
RA : C'est la fin du Journal en français facile.