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Arthur Bernède- Belphégor, 1-5 Où l'on assiste à des faits troublants

1-5 Où l'on assiste à des faits troublants

Où l'on assiste à des faits troublants

Depuis le matin, le musée du Louvre, à l'exception de la salle des Dieux barbares, dont les portes avaient été hermétiquement closes, avait été rouvert au public qui, naturellement, s'y était précipité, dans l'espoir, d'ailleurs vain, d'y apprendre ou d'y voir quelque chose. Le mystère, en effet, demeurait impénétrable.

L'inspecteur Ménardier n'était cependant pas resté inactif.

N'ayant découvert dans le vieux palais, à la suite d'un minutieux examen, aucune trace d'effraction, l'habile limier en était arrivé à la conclusion logique que le ou les assassins de Sabarat devaient avoir un complice dans la place. Un moment, ses soupçons s'étaient même arrêtés sur Gautrais. Or, non seulement les renseignements qu'il avait recueillis sur le brave gardien étaient excellents, mais il avait encore acquis la preuve que ce dernier, au cours de la nuit du crime, n'avait pas quitté son domicile.

Donc, la piste Gautrais était mauvaise, et il était inutile de s'y attarder.

Persuadé qu'il avait à lutter contre un adversaire d'une rare audace et d'une habileté peu commune, Ménardier en était arrivé promptement à se convaincre que la première chose à faire était de rechercher d'abord comment il avait pu entrer au Louvre et en sortir avec une facilité qui tenait du prodige ; et il avait décidé de se livrer, la nuit prochaine, en compagnie de quelques agents triés sur le volet, à l'abri de tout œil inquisiteur ou de toute oreille indiscrète, à une exploration nocturne du musée.

À cet effet, il avait prié M. Lavergne de lui confier les plans du palais, qu'il s'était mis à étudier avec la plus grande attention.

Jacques Bellegarde, plus que jamais décidé à élucider ce terrible mystère, avait agi de son côté…

Après être passé au Petit Parisien pour y prendre connaissance de son courrier, il s'était rendu au Louvre. Lorsqu'il y arriva, il était trois heures de l'après-midi. Son premier soin fut de se rendre à la salle des Dieux barbares ; mais il constata, aussitôt qu'il était impossible d'y pénétrer. Deux agents montaient, en effet, une garde vigilante devant la porte d'entrée, qu'obstruait une barrière de bois improvisée, mais infranchissable.

Sans tenter de fléchir une consigne qu'il savait formelle, le jeune reporter rebroussa chemin, sans même prêter l'oreille aux propos plus ou moins abracadabrants qu'échangeaient les visiteurs ; et il résolut de se mettre tout de suite à la recherche du gardien Gautrais, comptant bien que celui-ci donnerait une réponse favorable à la requête qu'il lui avait fait adresser par Marie-Jeanne. Et s'engageant dans la galerie des Antiques, il se dirigeait d'un pas rapide vers la statue de la Vénus de Milo, qui détachait nettement, sur le fond noir, ses formes harmonieuses lorsqu'il s'arrêta, saisi de stupeur.

Assise sur un pliant, un album sur ses genoux et un crayon à la main, la charmante Parisienne dont il avait fait la connaissance la veille, boulevard Sébastopol, et qui, deux heures auparavant, avait provoqué, au restaurant des Glycines, la colère de Simone Desroches, contemplait d'un air extasié la divine statue.

Jacques eut une minute d'hésitation ; puis, s'avançant vers elle, et tout en la saluant avec beaucoup de déférence, il lui dit :

– Décidément, mademoiselle, nous sommes destinés à nous rencontrer… Je ne me présente pas, puisque j'ai déjà l'honneur d'être connu de vous.

– En effet, monsieur, répliquait Colette avec un gracieux sourire, j'ai vu votre portrait en tête de l'un de vos livres. J'ajouterai que je lis tous vos articles et je ne vous cacherai pas qu'ils m'intéressent vivement.

– Vous êtes trop indulgente, mademoiselle, reprenait le reporter. Aussi, j'espère que vous voudrez bien accepter mes excuses au sujet du fâcheux incident de tout à l'heure.

Il s'arrêta, un peu embarrassé.

Colette reprenait toujours souriante, et feignant un certain étonnement :

– Monsieur, je ne sais pas ce que vous voulez dire.

Jacques sentit qu'il valait mieux ne pas insister ; mais désireux de continuer la conversation, il fit, tout en jetant un regard rapide vers l'album que Colette tenait sur ses genoux :

– Vous avez beaucoup de talent, mademoiselle.

La jeune fille éclata de rire. Et tout en présentant au journaliste une page de son album, que ne sillonnaient encore que quelques vagues traits de crayon, elle fit :

– Vous voyez… je n'ai pas encore commencé.

Un peu gêné de sa bévue et s'emparant de la première idée qui lui traversait l'esprit, Jacques reprenait :

– Alors, mademoiselle, vous n'avez pas peur des fantômes ?

Gaiement, Colette répliquait :

– Je n'y crois guère.

– Pourtant, il paraît qu'il y en a un au Louvre.

– Oui, je sais.

– Figurez-vous que j'ai résolu de lui donner la chasse.

– Eh bien ! bonne chasse, monsieur Bellegarde.

Et reprenant son crayon, la jolie Parisienne se remit à dessiner, signifiant ainsi à son interlocuteur que l'entretien, à son gré, avait suffisamment duré.

Jacques était trop bien élevé pour s'imposer davantage ; et après avoir salué la charmante artiste, il s'éloigna non sans regret, et même un peu rêveur.

Lorsqu'il eut disparu, un homme qui se dissimulait derrière une statue et semblait observer avec beaucoup d'attention les deux jeunes gens, sortit de sa cachette.

C'était Claude Barjac.

S'approchant de sa fille qui, en l'apercevant, avait légèrement rougi, il lui demanda d'un air grave :

– Que te disait-il ?

Colette allait répondre… mais… surgissant tout à coup d'une salle voisine, Gautrais, l'air effaré, s'avançait vers Barjac, et, tout en enlevant sa casquette, il fit :

– Monsieur, je voudrais vous dire un mot.

D'un geste bref, le père de Colette l'invitait à parler. Le gardien, sur lequel son interlocuteur semblait exercer un singulier ascendant, reprit aussitôt :

– Ce journaliste, qui parlait à l'instant à votre demoiselle…

– Oui, eh bien ?

– Il m'a fait demander l'autorisation de l'introduire cette nuit dans la salle des Dieux barbares…

– Et après ?

– En ce moment, il doit courir après moi pour chercher ma réponse.

– Eh bien ! ordonnait Barjac sur un ton impératif, rejoins-le vite et dis-lui que c'est entendu.

– Mais, monsieur ! balbutiait le gardien, littéralement ahuri.

– Fais ce que je te dis… imposait Barjac. Tu n'as pas besoin de comprendre.

Gautrais s'empressa de déguerpir.

Alors, Colette se levant et regardant son père avec émotion :

– Père… fit-elle… je ne voudrais pas qu'il arrivât malheur à M. Bellegarde.

– Tu t'intéresses donc à lui ? questionnait Barjac, fronçant les sourcils.

Visiblement troublée, la jeune fille répondit :

– J'ai lu ses articles… ses livres, et je lui trouve beaucoup de talent.

Barjac enveloppa de son regard profond sa fille, qui ajouta :

– Et je ne te cacherai pas qu'il m'est très sympathique.

Colette, timidement, baissa les yeux, tandis que sur les lèvres de Barjac errait un étrange sourire…

Pendant ce temps, Gautrais avait rejoint Jacques Bellegarde dans le vestiaire… Alors, se penchant vers lui, il lui glissa quelques mots à l'oreille.

Le jeune reporter parut très satisfait ; et, tout en lui serrant la main, il fit, également à voix basse :

– Alors, entendu ?

– Entendu, ponctua Gautrais d'un air sombre…

1-5 Où l'on assiste à des faits troublants 1-5 Where we witness some disturbing facts

Où l’on assiste à des faits troublants Where we witness troubling facts

Depuis le matin, le musée du Louvre, à l’exception de la salle des Dieux barbares, dont les portes avaient été hermétiquement closes, avait été rouvert au public qui, naturellement, s’y était précipité, dans l’espoir, d’ailleurs vain, d’y apprendre ou d’y voir quelque chose. Since morning, the Louvre, with the exception of the Hall of the Barbarian Gods, the doors of which had been hermetically closed, had been reopened to the public who, naturally, had rushed there, in the hope of elsewhere vain, to learn or see something there. Le mystère, en effet, demeurait impénétrable. The mystery, in fact, remained impenetrable.

L’inspecteur Ménardier n’était cependant pas resté inactif. Inspector Ménardier had not, however, remained inactive.

N’ayant découvert dans le vieux palais, à la suite d’un minutieux examen, aucune trace d’effraction, l’habile limier en était arrivé à la conclusion logique que le ou les assassins de Sabarat devaient avoir un complice dans la place. Un moment, ses soupçons s’étaient même arrêtés sur Gautrais. For a moment, his suspicions even settled on Gautrais. Or, non seulement les renseignements qu’il avait recueillis sur le brave gardien étaient excellents, mais il avait encore acquis la preuve que ce dernier, au cours de la nuit du crime, n’avait pas quitté son domicile. However, not only was the information he had gathered on the brave guardian was excellent, but he had also acquired proof that the latter, during the night of the crime, had not left his home.

Donc, la piste Gautrais était mauvaise, et il était inutile de s’y attarder. So the Gautrais trail was bad, and it was pointless to dwell on it.

Persuadé qu’il avait à lutter contre un adversaire d’une rare audace et d’une habileté peu commune, Ménardier en était arrivé promptement à se convaincre que la première chose à faire était de rechercher d’abord comment il avait pu entrer au Louvre et en sortir avec une facilité qui tenait du prodige ; et il avait décidé de se livrer, la nuit prochaine, en compagnie de quelques agents triés sur le volet, à l’abri de tout œil inquisiteur ou de toute oreille indiscrète, à une exploration nocturne du musée. Convinced that he had to fight against an adversary of rare daring and unusual skill, Ménardier had quickly come to convince himself that the first thing to do was to find out first how he had been able to enter the Louvre. and to get out of it with an ease that seemed like a miracle; and he had decided to indulge himself, the next night, in the company of a few hand-picked agents, shielded from any inquisitive eye or any indiscreet ear, in a nocturnal exploration of the museum.

À cet effet, il avait prié M. Lavergne de lui confier les plans du palais, qu’il s’était mis à étudier avec la plus grande attention. To this end, he had asked M. Lavergne to entrust him with the plans of the palace, which he had begun to study with the greatest attention.

Jacques Bellegarde, plus que jamais décidé à élucider ce terrible mystère, avait agi de son côté… Jacques Bellegarde, more determined than ever to elucidate this terrible mystery, had acted on his side ...

Après être passé au Petit Parisien pour y prendre connaissance de son courrier, il s’était rendu au Louvre. After going to the Petit Parisien to read his mail, he went to the Louvre. Lorsqu’il y arriva, il était trois heures de l’après-midi. Son premier soin fut de se rendre à la salle des Dieux barbares ; mais il constata, aussitôt qu’il était impossible d’y pénétrer. His first care was to go to the Hall of the Barbarian Gods; but he noticed, as soon as it was impossible to enter. Deux agents montaient, en effet, une garde vigilante devant la porte d’entrée, qu’obstruait une barrière de bois improvisée, mais infranchissable. Two agents mounted a vigilant guard in front of the front door, which was blocked by an improvised wooden barrier, but impassable.

Sans tenter de fléchir une consigne qu’il savait formelle, le jeune reporter rebroussa chemin, sans même prêter l’oreille aux propos plus ou moins abracadabrants qu’échangeaient les visiteurs ; et il résolut de se mettre tout de suite à la recherche du gardien Gautrais, comptant bien que celui-ci donnerait une réponse favorable à la requête qu’il lui avait fait adresser par Marie-Jeanne. Without trying to bend an instruction he knew to be formal, the young reporter turned back, without even listening to the more or less absurd remarks exchanged by the visitors; and he resolved to go immediately in search of the guardian Gautrais, fully counting that the latter would give a favorable answer to the request which he had sent to him by Marie-Jeanne. Et s’engageant dans la galerie des Antiques, il se dirigeait d’un pas rapide vers la statue de la Vénus de Milo, qui détachait nettement, sur le fond noir, ses formes harmonieuses lorsqu’il s’arrêta, saisi de stupeur. And entering the gallery of the Antiques, he was heading with a rapid step towards the statue of the Venus de Milo, which clearly stood out, against the black background, its harmonious forms when he stopped, seized with amazement.

Assise sur un pliant, un album sur ses genoux et un crayon à la main, la charmante Parisienne dont il avait fait la connaissance la veille, boulevard Sébastopol, et qui, deux heures auparavant, avait provoqué, au restaurant des Glycines, la colère de Simone Desroches, contemplait d’un air extasié la divine statue. Sitting on a folding table, an album on his knees and a pencil in his hand, the charming Parisienne whom he had met the day before, boulevard Sébastopol, and who, two hours before, had provoked, at the restaurant of Les Glycines, the anger of Simone Desroches gazed ecstatically at the divine statue.

Jacques eut une minute d’hésitation ; puis, s’avançant vers elle, et tout en la saluant avec beaucoup de déférence, il lui dit : Jacques hesitated for a minute; then, advancing towards her, and saluting her with great deference, he said to her:

– Décidément, mademoiselle, nous sommes destinés à nous rencontrer… Je ne me présente pas, puisque j’ai déjà l’honneur d’être connu de vous. - Definitely, mademoiselle, we are destined to meet ... I do not introduce myself, since I already have the honor of being known to you.

– En effet, monsieur, répliquait Colette avec un gracieux sourire, j’ai vu votre portrait en tête de l’un de vos livres. - Indeed, sir, replied Colette with a gracious smile, I saw your portrait at the top of one of your books. J’ajouterai que je lis tous vos articles et je ne vous cacherai pas qu’ils m’intéressent vivement. I will add that I read all your articles and I will not hide from you that they are of great interest to me.

– Vous êtes trop indulgente, mademoiselle, reprenait le reporter. Aussi, j’espère que vous voudrez bien accepter mes excuses au sujet du fâcheux incident de tout à l’heure.

Il s’arrêta, un peu embarrassé. He stopped, a little embarrassed.

Colette reprenait toujours souriante, et feignant un certain étonnement : Colette continued, smiling, and feigning a certain astonishment:

– Monsieur, je ne sais pas ce que vous voulez dire. - Sir, I don't know what you mean.

Jacques sentit qu’il valait mieux ne pas insister ; mais désireux de continuer la conversation, il fit, tout en jetant un regard rapide vers l’album que Colette tenait sur ses genoux : Jacques felt that it was better not to insist; but eager to continue the conversation, he said, while casting a quick glance at the album that Colette was holding on her knees:

– Vous avez beaucoup de talent, mademoiselle. - You have a lot of talent, miss.

La jeune fille éclata de rire. The girl burst out laughing. Et tout en présentant au journaliste une page de son album, que ne sillonnaient encore que quelques vagues traits de crayon, elle fit : And while presenting the journalist with a page from her album, still only crisscrossed by a few vague pencil lines, she said:

– Vous voyez… je n’ai pas encore commencé. - You see… I haven't started yet.

Un peu gêné de sa bévue et s’emparant de la première idée qui lui traversait l’esprit, Jacques reprenait : A little embarrassed by his blunder and seizing on the first idea that crossed his mind, Jacques resumed:

– Alors, mademoiselle, vous n’avez pas peur des fantômes ? - So, miss, you are not afraid of ghosts?

Gaiement, Colette répliquait : Cheerfully, Colette replied:

– Je n’y crois guère. - I hardly believe it.

– Pourtant, il paraît qu’il y en a un au Louvre. - However, it seems that there is one in the Louvre.

– Oui, je sais.

– Figurez-vous que j’ai résolu de lui donner la chasse. - Imagine that I have resolved to give chase.

– Eh bien ! bonne chasse, monsieur Bellegarde.

Et reprenant son crayon, la jolie Parisienne se remit à dessiner, signifiant ainsi à son interlocuteur que l’entretien, à son gré, avait suffisamment duré. And picking up her pencil, the pretty Parisian resumed drawing, thus indicating to her interlocutor that the interview, at her discretion, had lasted long enough.

Jacques était trop bien élevé pour s’imposer davantage ; et après avoir salué la charmante artiste, il s’éloigna non sans regret, et même un peu rêveur. Jacques was too well brought up to impose himself more; and after having greeted the charming artist, he went away, not without regret, and even a little dreamy.

Lorsqu’il eut disparu, un homme qui se dissimulait derrière une statue et semblait observer avec beaucoup d’attention les deux jeunes gens, sortit de sa cachette. When he had disappeared, a man who was hiding behind a statue and seemed to be watching the two young people very carefully, came out of his hiding place.

C’était Claude Barjac.

S’approchant de sa fille qui, en l’apercevant, avait légèrement rougi, il lui demanda d’un air grave :

– Que te disait-il ? - What was he telling you?

Colette allait répondre… mais… surgissant tout à coup d’une salle voisine, Gautrais, l’air effaré, s’avançait vers Barjac, et, tout en enlevant sa casquette, il fit : Colette was about to answer… but… suddenly emerging from a neighboring room, Gautrais, looking bewildered, advanced towards Barjac, and, while taking off his cap, he said:

– Monsieur, je voudrais vous dire un mot. - Sir, I would like to say a word to you.

D’un geste bref, le père de Colette l’invitait à parler. With a brief gesture, Colette's father invited him to speak. Le gardien, sur lequel son interlocuteur semblait exercer un singulier ascendant, reprit aussitôt : The guardian, over whom his interlocutor seemed to exercise a singular ascendancy, immediately resumed:

– Ce journaliste, qui parlait à l’instant à votre demoiselle… - This journalist, who was talking to your young lady ...

– Oui, eh bien ? - Yes, well?

– Il m’a fait demander l’autorisation de l’introduire cette nuit dans la salle des Dieux barbares… - He asked me for permission to bring him into the room of the barbarian gods that night ...

–  Et après ? - And after ?

– En ce moment, il doit courir après moi pour chercher ma réponse. - Right now, he has to run after me to find my answer.

– Eh bien ! ordonnait Barjac sur un ton impératif, rejoins-le vite et dis-lui que c’est entendu. Barjac ordered in an imperative tone, join him quickly and tell him it's understood.

– Mais, monsieur ! balbutiait le gardien, littéralement ahuri.

– Fais ce que je te dis… imposait Barjac. - Do what I tell you… imposed Barjac. Tu n’as pas besoin de comprendre. You don't need to understand.

Gautrais s’empressa de déguerpir. Gautrais hurried away.

Alors, Colette se levant et regardant son père avec émotion : So, Colette standing up and looking at her father with emotion:

– Père… fit-elle… je ne voudrais pas qu’il arrivât malheur à M. Bellegarde. - Father… she said… I wouldn't want bad luck to happen to M. Bellegarde.

– Tu t’intéresses donc à lui ? - So you are interested in him? questionnait Barjac, fronçant les sourcils.

Visiblement troublée, la jeune fille répondit :

– J’ai lu ses articles… ses livres, et je lui trouve beaucoup de talent.

Barjac enveloppa de son regard profond sa fille, qui ajouta :

– Et je ne te cacherai pas qu’il m’est très sympathique.

Colette, timidement, baissa les yeux, tandis que sur les lèvres de Barjac errait un étrange sourire…

Pendant ce temps, Gautrais avait rejoint Jacques Bellegarde dans le vestiaire… Alors, se penchant vers lui, il lui glissa quelques mots à l’oreille. Meanwhile, Gautrais had joined Jacques Bellegarde in the locker room ... Then, leaning towards him, he whispered a few words in his ear.

Le jeune reporter parut très satisfait ; et, tout en lui serrant la main, il fit, également à voix basse : The young reporter seemed very satisfied; and, shaking his hand, he said, also in a low voice:

– Alors, entendu ?

– Entendu, ponctua Gautrais d’un air sombre…