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Les mots de l'actualité, PARALYSIE   2010-04-20

PARALYSIE 2010-04-20

Stupeur devant une situation assez inédite : un nuage volcanique qui se déploie, ne se disperse pas par manque de vent, et tout le trafic aérien d'un continent, et par conséquent de la planète, est perturbé ! Et une bonne partie de l'espace aérien est paralysé . C'est une formule qu'on entend beaucoup et qu'il faut comprendre pour ce qu'elle signifie : c'est bien sûr le trafic qui est paralysé, et pas l'espace. Qu'est-ce qu'on entend par là ? C'est simple, il est incapable de bouger, de se mouvoir. Soudain il s'arrête, et reste immobile à l'endroit où on l'a saisi. Alors là encore, il faut revenir sur l'image : tout ne s'arrête pas d'un coup ! Les avions ne peuvent s'immobiliser dans l'air, sous peine de tomber comme des masses. Mais voilà : ceux qui se sont posés ne son pas repartis. Ceux qui devaient partir sont restés au sol. Il y a donc tout un mouvement général qui s'est arrêté, tout un réseau mouvant qui s'est immobilisé. Comme si une paralysie le gagnait.

On sait bien que ce mot est d'origine médicale. Il est savant et s'emploie au sens littéral quand une partie du corps est frappée par un défaut d'activité motrice : c'est-à-dire qu'on ne peut plus la bouger. Si on est paralysé de la main, on ne peut plus bouger sa main, pour des raisons neurologiques ou musculaire, le membre donc n'obéit plus au cerveau qui lui commande ses mouvements. Le terme fait partie d'un vocabulaire assez technique, mais bien sûr chaque paralysie est dénommée de façon particulière. Et certains mots sont compris et utilisés dans le domaine courant : un hémiplégique par exemple est paralysé de la moitié du corps, le paraplégique, d'un ou plusieurs membres inférieurs ; la tétraplégie touche les quatre membres. La racine grecque est différente, mais le radical signifie frapper : il s'agit donc d'indiquer ce qui est frappé par une sorte d'inertie. Et le premier segment du mot précise où l'on est frappé et ce qui est frappé : hémi évoque la moitié, tétra vient du mot grec qui signifie quatre. Celui qui est paralysé, l'appelle-t-on un paralytique ? Le mot est un peu désuet, et il n'est presque plus employé, pour des raisons d'euphémisme. Mais ce mot de paralytique désignait plutôt ceux qui avaient pour toujours perdu leur mobilité et qui ne pouvaient se déplacer qu'en chaise roulante. Alors ce qu'on a gardé du mot, c'est une expression toute faite, imagée et fantaisiste : l'aveugle et le paralytique ! On désigne par là l'association de deux personnes qui ont des défauts, des manques différents, et qu'on peut croire complémentaires : l'aveugle ne peut se diriger, mais il peut marcher et pousser le fauteuil du paralytique, qui lui, voit le chemin, et lui indique où aller. Pourtant l'expression est plutôt d'un usage péjoratif, pour souligner que deux personnes qui s'associent ont toutes les deux un défaut majeur, et qu'en fait, ces manques s'additionneront plutôt que de se compenser. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/

PARALYSIE   2010-04-20 PARALYSIS 2010-04-20

Stupeur devant une situation assez inédite : un nuage volcanique qui se déploie, ne se disperse pas par manque de vent, et tout le trafic aérien d'un continent, et par conséquent de la planète, est perturbé ! Et une bonne partie de l'espace aérien est paralysé . C'est une formule qu'on entend beaucoup et qu'il faut comprendre pour ce qu'elle signifie : c'est bien sûr le trafic qui est paralysé, et pas l'espace. Qu'est-ce qu'on entend par là ? C'est simple, il est incapable de bouger, de se mouvoir. Soudain il s'arrête, et reste immobile à l'endroit où on l'a saisi. Alors là encore, il faut revenir sur l'image : tout ne s'arrête pas d'un coup ! Les avions ne peuvent s'immobiliser dans l'air, sous peine de tomber comme des masses. Mais voilà : ceux qui se sont posés ne son pas repartis. Ceux qui devaient partir sont restés au sol. Il y a donc tout un mouvement général qui s'est arrêté, tout un réseau mouvant qui s'est immobilisé. Comme si une paralysie le gagnait.

On sait bien que ce mot est d'origine médicale. Il est savant et s'emploie au sens littéral quand une partie du corps est frappée par un défaut d'activité motrice : c'est-à-dire qu'on ne peut plus la bouger. Si on est paralysé de la main, on ne peut plus bouger sa main, pour des raisons neurologiques ou musculaire, le membre donc n'obéit plus au cerveau qui lui commande ses mouvements. Le terme fait partie d'un vocabulaire assez technique, mais bien sûr chaque paralysie est dénommée de façon particulière. Et certains mots sont compris et utilisés dans le domaine courant : un hémiplégique par exemple est paralysé de la moitié du corps, le paraplégique, d'un ou plusieurs membres inférieurs ; la tétraplégie touche les quatre membres. La racine grecque est différente, mais le radical signifie frapper : il s'agit donc d'indiquer ce qui est frappé par une sorte d'inertie. Et le premier segment du mot précise où l'on est frappé et ce qui est frappé : hémi évoque la moitié, tétra vient du mot grec qui signifie quatre. Celui qui est paralysé, l'appelle-t-on un paralytique ? Le mot est un peu désuet, et il n'est presque plus employé, pour des raisons d'euphémisme. Mais ce mot de paralytique désignait plutôt ceux qui avaient pour toujours perdu leur mobilité et qui ne pouvaient se déplacer qu'en chaise roulante. Alors ce qu'on a gardé du mot, c'est une expression toute faite, imagée et fantaisiste : l'aveugle et le paralytique ! On désigne par là l'association de deux personnes qui ont des défauts, des manques différents, et qu'on peut croire complémentaires : l'aveugle ne peut se diriger, mais il peut marcher et pousser le fauteuil du paralytique, qui lui, voit le chemin, et lui indique où aller. Pourtant l'expression est plutôt d'un usage péjoratif, pour souligner que deux personnes qui s'associent ont toutes les deux un défaut majeur, et qu'en fait, ces manques s'additionneront plutôt que de se compenser. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/