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RFI - Journal en français facile 2017 - 2020, Journal en français facile 24 juin 2018

Journal en français facile 24 juin 2018

Loïc Bussières : 22h à Paris, 20h en temps universel, l'heure de votre Journal en français facile. Bonsoir à tous et bonsoir Zéphyrin Kouadio.

Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.

LB : À la une : Recep Tayyip Erdoğan qui revendique la victoire à la présidentielle en Turquie. Le camp du président sortant l'affirme ce soir sur Twitter. L'opposition rappelle que le dépouillement des bulletins n'est pas terminé.

ZK : La crise migratoire au menu d'une réunion à Bruxelles, un sommet qui n'a pas débouché sur un texte commun. Paris et Bruxelles appellent à des accords entre plusieurs États membres.

LB : Et puis la Coupe du monde de football, victoire à l'instant de la Colombie sur la Pologne.

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ZK : On se rend en Turquie pour débuter ce journal. La Turquie qui votait, ce dimanche à la fois pour les législatives et pour la présidentielle. Une élection présidentielle visiblement favorable au sortant.

LB : Recep Tayyip Erdoğan qui vient de revendiquer la victoire, « Les Turcs m'ont accordé un nouveau mandat » affirme-t-il, en s'appuyant sur des résultats officieux. L'ensemble des bulletins n'a pas été dépouillé, un peu plus de deux tiers pour l'instant. Des chiffres que l'on prend avec beaucoup de précautions. Anissa El Jabri, vous êtes en direct du QG du CHP, le Parti républicain du Peuple de Muharrem Ince, le principal concurrent du président sortant.

[Transcription manquante]

ZK : À la une également, ce mini-sommet à Bruxelles autour de la crise migratoire.

LB : Les dirigeants de 16 pays de l'Union européenne étaient réunis, mais ils ne sont pas parvenus à des accords sur la question. Pas de décision commune, mais un débat qui s'oriente « dans la bonne direction » affirme le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte. Emmanuel Macron et son homologue allemande Angela Merkel appellent de leur côté à des accords entre plusieurs États membres face au défi migratoire pour dépasser l'absence de consensus entre tous les pays de l'Union.

ZK : On prend la direction de l'Arabie Saoudite, un pays où les femmes peuvent désormais conduire.

LB : Ce n'était pas possible avant ce dimanche, passer le permis de conduire leur était interdit. La réforme entrée en vigueur aujourd'hui est attribuée à Mohammed ben Salman, le Prince héritier d'Arabie Saoudite qui affiche une volonté de transformer son pays économiquement et socialement. C'est ce qu'explique l'économiste Talat Hafiz, porte-parole des banques saoudiennes au micro de Nicolas Falez.

« L'un des principaux obstacles entre les femmes et le marché de l'emploi, jusqu'à présent c'était le transport. En autorisant les femmes à conduire, elles peuvent plus facilement accéder à un emploi. Donc cela va être simplifié, mais il y a aussi un autre aspect économique : cette mesure ne va pas éliminer 100 % des chauffeurs, mais au moins 25 % donc il y a un intérêt pour celles qui pourront désormais se passer de ces dépenses. Je pense que c'est une décision très sage, je n'ai pas entendu dire qu'elle posait problème. Et puis c'est la même chose que pour d'autres décisions du gouvernement : personne ne sera obligé de conduire. Vous voulez conduire ? C'est possible ! Vous préférez être transportée par un chauffeur ? Parfait ! Vous préférez les transports publics ? C'est aussi une possibilité. ZK : Il est 16h à Washington. Retour à présent sur cet incident qui concerne la porte-parole de la Maison-Blanche.

LB : Sarah Sanders l'a rendu public hier soir. Elle a été priée de quitter un restaurant où elle comptait dîner la veille à Lexington, dans l'État de Virginie. Mardi dernier, c'est la ministre américaine de la Sécurité intérieure Kirstjen Nielsen qui avait dû quitter un restaurant mexicain à Washington alors qu'elle était prise à partie par des manifestants qui lui reprochaient la politique migratoire de l'administration Trump. Des incidents qui font suite à la polémique concernant les migrants et la séparation des parents et de leurs enfants, mais pas seulement... Romain Lemaresquier.

L'affaire a été révélée par la porte-parole de la Maison-Blanche qui dit avoir quitté poliment le Red Hen, un restaurant situé dans une petite bourgade de 7 000 habitants dans l'État de Virginie. Mais c'est bien la propriétaire des lieux qui a donné les détails de cette histoire. Dans les pages du Washington Post, Stéphanie Wilkinson explique avoir reçu un appel vendredi à 20h, alors qu'elle était chez elle. Au bout du fil, le cuisinier lui annonce que Sarah Sanders est venue dîner dans son restaurant avec 7 autres personnes. Stéphanie Wilkinson se rend alors dans son local, constate que la porte-parole de la Maison-Blanche est bien là et demande à ses employés ce qu'ils attendent d'elle, s'ils souhaitent qu'elle lui demande de quitter les lieux. « Ils ont tous dit oui », explique-t-elle. Il faut dire que plusieurs employés sont homosexuels et que la plupart ont été choqués par les positions du gouvernement sur la question LGBT. Ils n'ont pas non plus apprécié la politique migratoire dite de tolérance zéro. Dans cette petite ville qui a majoritairement voté contre Donald Trump lors de l'élection présidentielle, les politiques menées par cette administration sont mal perçues. Stéphanie Wilkinson n'a donc pas hésité à expliquer à Sarah Sanders que son restaurant avait des valeurs : l'honnêteté, la compassion ou encore la coopération... raisons pour lesquelles elle lui a poliment demandé de quitter son établissement.

LB : Un mot de la coupe du monde de football en Russie. Avec la victoire à l'instant de la Colombie sur la Pologne : 3-0. Un peu plus tôt également dans le groupe H, le Sénégal et le Japon ont fait match nul : 2-2. À signaler également la très large victoire de l'Angleterre sur le Panama, 6 buts à 1. Les Anglais valident leur ticket pour les 8es de finale.

LB : Fin de ce journal, c'est l'heure de retrouver l'expression de la semaine d'Yvan Amar. Il revient à sa manière sur l'actualité de ce dimanche en Turquie.

A-t-on beaucoup entendu parler de tête de Turc aujourd'hui ? Pas mal ! Il faut dire que le calembour était facile et certains médias n'ont pas résisté, même si tous n'ont pas cédé à cette tentation. On le sait bien, c'était jour d'élection en Turquie, mais la tête de Turc n'est pas celle de celui qui est à la tête de la Turquie ! Cette expression un peu familière désigne celui ou celle qui sert toujours de cible à quelqu'un : on s'en moque, ou on dit du mal de lui, ou encore on le rend responsable de tous les malheurs du monde. Et on l'entend souvent dans une situation d'école : la tête de Turc est un peu l'opposé, le contraire du chouchou. Le chouchou, on lui passe tout, on l'avantage, on le favorise. Celui qui est tête de Turc au contraire, le professeur est toujours en train de le réprimander, de l'accuser quand quelque chose ne va pas. Mais l'expression s'emploie dans d'autres circonstances : dans le débat public un organe de presse engagé ou une personnalité politique peut avoir sa tête de Turc : il s'en prend toujours au même, il l'attaque et s'acharne sur lui. Mais pourquoi donc tête de Turc ? L'origine de l'expression remonte au 19e siècle : dans les foires on proposait des jeux, des attractions. Et l'une d'elles consistait à mesurer sa force en tapant le plus fort possible sur une figurine. Et un appareil mesurait l'énergie que vous aviez donnée. Cette figurine justement était souvent représentée avec une grosse moustache, et coiffée d'un turban : le cliché même d'une tête de Turc ! Pourquoi ? Il faut se souvenir que la langue française, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, s'en prend volontiers aux étrangers : on les caricature et on en dit facilement du mal. Mais il faut se souvenir également de l'expression « fort comme un Turc ». Dans cet esprit populaire, on mesurait sa force en s'opposant à la figure qui justement incarne cette force.

Journal en français facile 24 juin 2018 Journal en français facile June 24, 2018

Loïc Bussières : 22h à Paris, 20h en temps universel, l’heure de votre Journal en français facile. Bonsoir à tous et bonsoir Zéphyrin Kouadio.

Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.

LB : À la une : Recep Tayyip Erdoğan qui revendique la victoire à la présidentielle en Turquie. Le camp du président sortant l’affirme ce soir sur Twitter. L’opposition rappelle que le dépouillement des bulletins n’est pas terminé.

ZK : La crise migratoire au menu d’une réunion à Bruxelles, un sommet qui n’a pas débouché sur un texte commun. Paris et Bruxelles appellent à des accords entre plusieurs États membres.

LB : Et puis la Coupe du monde de football, victoire à l’instant de la Colombie sur la Pologne.

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ZK : On se rend en Turquie pour débuter ce journal. La Turquie qui votait, ce dimanche à la fois pour les législatives et pour la présidentielle. Une élection présidentielle visiblement favorable au sortant.

LB : Recep Tayyip Erdoğan qui vient de revendiquer la victoire, « Les Turcs m’ont accordé un nouveau mandat » affirme-t-il, en s’appuyant sur des résultats officieux. L’ensemble des bulletins n’a pas été dépouillé, un peu plus de deux tiers pour l’instant. Des chiffres que l’on prend avec beaucoup de précautions. Anissa El Jabri, vous êtes en direct du QG du CHP, le Parti républicain du Peuple de Muharrem Ince, le principal concurrent du président sortant.

[Transcription manquante]

ZK : À la une également, ce mini-sommet à Bruxelles autour de la crise migratoire.

LB : Les dirigeants de 16 pays de l’Union européenne étaient réunis, mais ils ne sont pas parvenus à des accords sur la question. Pas de décision commune, mais un débat qui s’oriente « dans la bonne direction » affirme le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte. Emmanuel Macron et son homologue allemande Angela Merkel appellent de leur côté à des accords entre plusieurs États membres face au défi migratoire pour dépasser l’absence de consensus entre tous les pays de l’Union.

ZK : On prend la direction de l’Arabie Saoudite, un pays où les femmes peuvent désormais conduire.

LB : Ce n’était pas possible avant ce dimanche, passer le permis de conduire leur était interdit. La réforme entrée en vigueur aujourd’hui est attribuée à Mohammed ben Salman, le Prince héritier d’Arabie Saoudite qui affiche une volonté de transformer son pays économiquement et socialement. C’est ce qu’explique l’économiste Talat Hafiz, porte-parole des banques saoudiennes au micro de Nicolas Falez.

« L’un des principaux obstacles entre les femmes et le marché de l’emploi, jusqu’à présent c’était le transport. En autorisant les femmes à conduire, elles peuvent plus facilement accéder à un emploi. Donc cela va être simplifié, mais il y a aussi un autre aspect économique : cette mesure ne va pas éliminer 100 % des chauffeurs, mais au moins 25 % donc il y a un intérêt pour celles qui pourront désormais se passer de ces dépenses. Je pense que c’est une décision très sage, je n’ai pas entendu dire qu’elle posait problème. Et puis c’est la même chose que pour d’autres décisions du gouvernement : personne ne sera obligé de conduire. Vous voulez conduire ? C’est possible ! Vous préférez être transportée par un chauffeur ? Parfait ! Vous préférez les transports publics ? C’est aussi une possibilité. ZK : Il est 16h à Washington. Retour à présent sur cet incident qui concerne la porte-parole de la Maison-Blanche.

LB : Sarah Sanders l’a rendu public hier soir. Elle a été priée de quitter un restaurant où elle comptait dîner la veille à Lexington, dans l’État de Virginie. Mardi dernier, c’est la ministre américaine de la Sécurité intérieure Kirstjen Nielsen qui avait dû quitter un restaurant mexicain à Washington alors qu’elle était prise à partie par des manifestants qui lui reprochaient la politique migratoire de l’administration Trump. Des incidents qui font suite à la polémique concernant les migrants et la séparation des parents et de leurs enfants, mais pas seulement... Romain Lemaresquier.

L’affaire a été révélée par la porte-parole de la Maison-Blanche qui dit avoir quitté poliment le Red Hen, un restaurant situé dans une petite bourgade de 7 000 habitants dans l’État de Virginie. Mais c’est bien la propriétaire des lieux qui a donné les détails de cette histoire. Dans les pages du Washington Post, Stéphanie Wilkinson explique avoir reçu un appel vendredi à 20h, alors qu’elle était chez elle. Au bout du fil, le cuisinier lui annonce que Sarah Sanders est venue dîner dans son restaurant avec 7 autres personnes. Stéphanie Wilkinson se rend alors dans son local, constate que la porte-parole de la Maison-Blanche est bien là et demande à ses employés ce qu’ils attendent d’elle, s’ils souhaitent qu’elle lui demande de quitter les lieux. « Ils ont tous dit oui », explique-t-elle. Il faut dire que plusieurs employés sont homosexuels et que la plupart ont été choqués par les positions du gouvernement sur la question LGBT. Ils n’ont pas non plus apprécié la politique migratoire dite de tolérance zéro. Dans cette petite ville qui a majoritairement voté contre Donald Trump lors de l’élection présidentielle, les politiques menées par cette administration sont mal perçues. Stéphanie Wilkinson n’a donc pas hésité à expliquer à Sarah Sanders que son restaurant avait des valeurs : l’honnêteté, la compassion ou encore la coopération... raisons pour lesquelles elle lui a poliment demandé de quitter son établissement.

LB : Un mot de la coupe du monde de football en Russie. Avec la victoire à l’instant de la Colombie sur la Pologne : 3-0. Un peu plus tôt également dans le groupe H, le Sénégal et le Japon ont fait match nul : 2-2. À signaler également la très large victoire de l’Angleterre sur le Panama, 6 buts à 1. Les Anglais valident leur ticket pour les 8es de finale.

LB : Fin de ce journal, c’est l’heure de retrouver l’expression de la semaine d’Yvan Amar. Il revient à sa manière sur l’actualité de ce dimanche en Turquie.

A-t-on beaucoup entendu parler de tête de Turc aujourd’hui ? Pas mal ! Il faut dire que le calembour était facile et certains médias n’ont pas résisté, même si tous n’ont pas cédé à cette tentation. On le sait bien, c’était jour d’élection en Turquie, mais la tête de Turc n’est pas celle de celui qui est à la tête de la Turquie ! Cette expression un peu familière désigne celui ou celle qui sert toujours de cible à quelqu’un : on s’en moque, ou on dit du mal de lui, ou encore on le rend responsable de tous les malheurs du monde. Et on l’entend souvent dans une situation d’école : la tête de Turc est un peu l’opposé, le contraire du chouchou. Le chouchou, on lui passe tout, on l’avantage, on le favorise. Celui qui est tête de Turc au contraire, le professeur est toujours en train de le réprimander, de l’accuser quand quelque chose ne va pas. Mais l’expression s’emploie dans d’autres circonstances : dans le débat public un organe de presse engagé ou une personnalité politique peut avoir sa tête de Turc : il s’en prend toujours au même, il l’attaque et s’acharne sur lui. Mais pourquoi donc tête de Turc ? L’origine de l’expression remonte au 19e siècle : dans les foires on proposait des jeux, des attractions. Et l’une d’elles consistait à mesurer sa force en tapant le plus fort possible sur une figurine. Et un appareil mesurait l’énergie que vous aviez donnée. Cette figurine justement était souvent représentée avec une grosse moustache, et coiffée d’un turban : le cliché même d’une tête de Turc ! Pourquoi ? Il faut se souvenir que la langue française, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, s’en prend volontiers aux étrangers : on les caricature et on en dit facilement du mal. Mais il faut se souvenir également de l’expression « fort comme un Turc ». Dans cet esprit populaire, on mesurait sa force en s’opposant à la figure qui justement incarne cette force.