19b. Oser traverser les frontières: Anjuli Pandit. Partie 2/2.
Mes 2 grands-mères étaient des visionnaires.
Grâce à elles, je suis là aujourd'hui devant vous, avec mon sari et je vous parle même en français parce qu'elles nous ont encouragés à prendre le plus possible de l'Occident, mais en même temps, de garder notre propre culture indienne. Aujourd'hui, cette histoire n'est pas très originale en Inde.
Il y a plus de 27 millions d'Indiens qui vivent à l'étranger. Quand il n'y avait pas de travail en Inde, ils sont partis, par exemple en Amérique, en Europe pendant le boum informatique. Et les sociologues attribuaient (attribuent) une partie du développement en Inde aux efforts de la diaspora indienne. Parce qu'ils ont embrassé la mondialisation, parce qu'ils ont coopéré avec l'Occident, des millions d'Indiens sortent de la pauvreté et entrent dans la classe moyenne. J'ai personnellement vécu cette expérience quand j'habite (j'habitais) en Inde. En 2008, quand beaucoup de mes amis étaient licenciés en Europe et aux Etats-Unis, j'ai décidé de déménager en Inde, chercher les opportunités là où elles sont. J'ai travaillé pour le Climate Project d'Al Gore, pour la Section de l'environnement de Tata Consulting et ils m'ont donné les (des) responsabilités complètement exagérées pour une fille de 22, 23 ans qui n'avait jamais étudié la science du climat.
J'ai fait mes études pour être institutrice, je ne suis pas allée dans une grande école, je n'ai pas un CV exceptionnel, mais j'ai grandi sans frontières, je n'ai pas peur de l'inconnu et les entreprises m'ont embauchée parce que je peux apporter une perspective occidentale à leur business et à leurs clients.
Maintenant je vois que mes expériences en Inde ont même valorisé mon CV en France et aux Etats-Unis.
C'est intéressant que les jeunes Français, ils voient un monde qui manque des opportunités (qui manque d'opportunité) mais les jeunes Indiens, ils voient un monde qui en a plein ! Mais en fait, avec la mondialisation, il y a un seul monde et un seul futur. Donc toutes les opportunités dans ce monde-là sont pour nous tous ! Moi, j'ai une image de 2030.
Je sais que je ne suis pas économiste, ni experte, ni sociologue, ni femme politique et je suis jeune. Mais en rassemblant toutes mes expériences, tout ce que j'ai appris pendant mes études, toutes les perspectives, les opinions dans les pays où j'ai voyagé, j'ai créé une image de 2030. Notre monde sera plus multiculturel, multilingue, intégré, interdépendant, avec une économie qui favorisera ceux qui pensent au niveau mondial, ceux qui sont ouvert(e)s. Peut-être que ça vous inquiète de partir à l'étranger, peut-être que vous avez peur de la mondialisation, mais je sais que l'avenir de la France vous inquiète aussi.
J'ai l'impression que je fais beaucoup pour (l')Inde aujourd'hui, juste (en) étant debout devant vous à vous raconter mon histoire et l'histoire de la diaspora indienne.
De la même façon, je pense que vous ferez plus pour la France, en fait que vous ferez plus pour créer des opportunités en France en 2030 si vous menez une carrière internationale, si vous embrassez la mondialisation au lieu de chercher un travail à Paris. (Applaudissements)
Oui, oui, il y a plus !
Aujourd'hui, j'espère que j'améliore mon français, j'espère que j'ai fait progresser la présence des jeunes femmes dans une forme comme TED, j'espère que je rapproche, j'espère que je rapproche les Indiens et les Français, et j'espère que je vous donne envie de traverser les frontières, parce que « Médecins sans frontières », c'est français !
(Rires)
Traverser les frontières pour aller là où il y a besoin d'aide, là où vous pouvez être utile à la société, là où vous apprenez une nouvelle culture, une nouvelle langue, là où vous vous accomplissez personnellement, c'est déjà dans votre culture, dans votre psychologie de vivre sans frontières.
Bon, réfléchissons.
Quelles sont les barrières, les frontières entre là où vous êtes assis aujourd'hui et vous, ou vos enfants, en 2030, en train de faire un discours à TEDx NewDelhi ? (Rires)
en hindi,
(Rires)
avec votre habit traditionnel, noir sur noir sur gris sur noir sur gris ?
(Rires)
(Applaudissements)
Quelles sont les frontières ?
Je pense que si vous réfléchissez un peu, vous verrez vite qu'en réalité il n'y en a pas ! Et moi, moi je serai dans le public pour vous applaudir ! Namaste !
Merci beaucoup !
(Applaudissements)